Le cycle « Le Jeune » est cette année consacré aux débuts de la carrière de Ridley Scott (Angleterre, 1937), considéré comme l’un des grands maîtres de l’audiovisuel contemporain. Cet hommage vise à valoriser ses premières œuvres, qui non seulement ont marqué le début de sa trajectoire de cinéaste, mais ont aussi représenté une évolution importante dans le langage cinématographique de la fin du XXᵉ siècle. Le cycle sera projeté à l’Octubre Centre de Cultura Contemporània et comprend trois titres fondamentaux : Les Duellistes (1977), Alien, le huitième passager (1979) et Blade Runner (1982).
La rétrospective débute avec Les Duellistes, un premier film qui surprit le monde du cinéma par sa sophistication visuelle et narrative. Situé durant les guerres napoléoniennes, le film raconte l’affrontement obsessionnel entre deux officiers de l’armée française, interprétés par Harvey Keitel et Keith Carradine. Par cette histoire d’honneur et de rivalité, Scott démontre dès ses débuts sa capacité à allier une esthétique visuelle soignée à une tension dramatique intense, éléments devenus les marques de son style.
Le cycle se poursuit avec Alien, le huitième passager, film qui redéfinit le genre de l’horreur spatiale et présente l’une des héroïnes les plus emblématiques de la science-fiction : la lieutenante Ripley, incarnée par Sigourney Weaver. Alien casse les codes en mêlant suspense horrifique et cadre futuriste claustrophobe, à travers des images marquantes — notamment la scène devenue iconique de l’alien sortant de la poitrine d’un astronaute — qui ont durablement transformé la représentation de l’inconnu dans l’espace.
La sélection s’achève avec Blade Runner, une dystopie urbaine qui anticipait un sombre 2019, fait de pluie, de néons et de questionnements existentiels. Adapté librement du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick, le film traite de thèmes profonds tels que l’identité, la conscience et la mortalité. La musique de Vangelis confère une dimension émotionnelle au récit, tandis qu’Harrison Ford, dans le rôle de Deckard, incarne un chasseur de réplicants qui finit par interroger sa propre humanité. Le monologue final improvisé par Rutger Hauer, connu sous le nom de Larmes sous la pluie, est devenu un symbole de la fragilité de l’existence.
Ridley Scott, aujourd’hui considéré comme le réalisateur britannique le plus rentable de l’histoire, a réalisé 29 films au cours de sa carrière. Parmi ses œuvres majeures figurent Thelma & Louise et Gladiator, qui a connu une suite en 2024. Sa filmographie couvre un large éventail allant des épopées historiques aux récits de science-fiction, en passant par les thrillers, les drames et les portraits de personnages complexes allant des androïdes à des figures historiques comme Napoléon. Son style visuel et narratif a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma contemporain.