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(Inauguration+ Beats & Frames) Entretien avec AFFKT

Parler de Marc Martínez Nadal c’est parler de AFFKT, sans conteste un des noms avec le plus de rayonnement international et une référence indiscutable de la musique électronique. De lui, se dit qu’il est un des rénovateurs des plus actifs de la musique house contemporaine. Ses influences couvrent quasi tous les styles, du jazz au soul en passant par la musique latina, le funk ou encore, comme il le dit dans une interview, de musiques de cinéma. Depuis son propre label, Sincopat, chachun de ses travaux ont reçu la reconnaissance de l’industrie, avançant vers de nouvelles voies d’exploration. AFFKT sera, aux côtés du pianiste Víctor Lucas, un des deux musiciens chargés d’animer le gala d’inauguration de Cinema Jove qui, une année encore, se tiendra au Teatro Principal de Valencia. Une expérience qui promet d’être inoubliable.

Comment en êtes-vous arrivé à prèsneter un gala de cinéma ?

C’est avant tout par la proposition de Carlos [Madrid]. Carlos et moi nous connaissons depuis quelques années par un ami commun qui s’appelle Josua, D_Journalist, qui va participer au cycle Beats and Frames, présentant un film et ensuite pour un set. Ils ont travaillé ensemble dans une revue, La milk, et ensuite il a suivi la trajectoire du festival La Cabina. Et au final il m’a rencontré en tant qu’une des figures principales de la scène électro de la Comunidad Valencia et m’a proposé ce projet qui me paraissait intéressant. Je lui ai dit cela et en vérité cela m’a demandé beaucoup de travail que ce que je pensais (rires). Mais dans tous les cas je crois que c’est un défi, en cela que c’est quelque chose différent, je dois travailler avec des gens avec lesquels je ne travaille pas d’habitude tels des scénographes, des acteurs… Bien que c’est parfois difficile de tout mettre en place, c’est très intéressant de voir comment fonctionnent et se coordonnent tout ces entités créatives.

De quelles manières se mélangent ces deux univers apparemment distincts que sont la musique électronique et un instrument classique comme le piano ?

Je crois qu’ils se complètent beaucoup. Il manque toujours de travail à faire, disons que les musiques sont presque toutes préparées, mais ensuite il faut amener ça à la scène. En ce moment nous sommes totalement au service de la scénographie, c’est-à-dire que nous sommes des acteurs en plus. Je pourrais mieux te répondre une fois que tout sera passé car pour l’instant je n’ai pas le scénario, et il promet d’être différent que ceux que j’ai pu avoir dans ma carrière (rires). Mais c’est un défi qui me pousse à sortir de ma zone de confort ce qui me permet de ne pas m’ennuyer.

A l’heure de considérer ce qui est art ou non, la musique électronique ne semble pas encore avoir accédé à ce statut.Avec le gala, ta musique rentre dans un lieu comme le Teatro Principal qui a, par son aspect, son architecture, quelque chose de noble que confèrent les beaux-arts. Comment ressentez-vous le fait que votre musique entre dans un tel lieu ?

Je crois que les gens n’ont pas une idée exacte de ce qu’est la musique électronique. Il y a beaucoup de sonorités qui rentrent en jeu, aussi des acoustiques. Je suis sûr que si on se penche vraiment sur la question, on peut arriver au fait qu’il n’y a pas tant de différences entre l’électronique et l’acoustique. Ce serait quelque chose de naturels de rencontrer des orchestres hybrides. Au final, il y a un retard en Espagne en comparaison avec un pays comme les Pays-Bas ou l’Angleterre, où il y a une tradition de musiques pour danser ou d’avant-garde beaucoup plus développée. Pour finir, comme je le disais, cela constitue un défi de jouer dans un lieu différent que ceux où j’avais l’habitude de jouer.

Concernant le répertoire, qu’avez-vous choisi ? Êtes-vous conditionné par les répétitions et le contenu du gala ou avez-vous une complète liberté sur les thèmes qui vont être joués ?

La nature du gala implique que une organisation impeccable car il y a beaucoup à faire en à peine une heure et nous sommes aussi au service de cette organisation. C’est une des choses que j’ai appris et qui diffère de ma manière de travailler où ja’ d’habitude une amplitude beaucoup plus large. Il y aura de la liberté en cela que je jouerai en direct et donc je laisserai aussi l’inspiration venir. C’est comme la liberté qu’un pianiste a lorsqu’il est entrain de jour un concert. Il sait qu’il joue une pièce de Mozart mais tu peux l’interpréter de manière plus ou mois expéditive. Mais ça reste du Mozart.

Quelle sera la relation entre le piano et votre musique ? Vous allez poser une base autour de laquelle se développera le pianiste ou avez-vous choisi une autre manière ?

Chaque thème sera distinct. Par exemple, les thèmes de l’inauguration et de clôture sont des thèmes assez ouverts, où nous avons plus de temps pour jouer et ce sera une fusion de nos deux styles. Ensuite, il y a des moments où il y a plus de protagonistes en scène, d’autres moins et d’autres encore où nous n’auront pas à jouer. C’est hybride. Je crois que tout deux nous apporterons une part égales et ça me va bien ainsi. Aussi, nous avons des caractères qui se complètent très bien. Víctor est une personne très relax, il prend les choses avec calmes. Quant à moi, lorsque quelque chose me passe par la tête, je la fais. De ce fait c’est mieux ainsi car si nous avions eu le même caractère, je crois que ce n’aurait pas fonctionné.

Cinema Jove organise cette année un cycle sur le cinéma et la musique électronique. Dans tes sessions en direct, quel est votre relation avec l’image ?

Les sons que je fais en général en tant que DJ se déroulent dans des clubs et d’une certaine manière les visuels sont déjà établis par le club ou le festival. Normalement on cherche une image, corporative pourra-t-on dire, afin qu’elle soit exclusive au club, au festival ou à la scène. Je suis très lié au visuel car j’ai fait des études de sons et d’images. J’ai été en Allemagne car à Valencia on ne me laissait pas faire ce que je voulais, à savoir de la musique pour le cinéma. Là-bas, j’ai pu réaliser une bande sonore alternative pour El perro andaluz. Ainsi j’ai toujours eu ce lien. Avec notre entreprise, Pobla, des collègues et moi avons fait de musique pour la publicité et pour le cinéma. De fait, nous sommes en ce moment entrain de préparer un spectacle avec un groupe (avec des parties tirées du festival) où j’aimerais qu’il y ait des éléments visuels en accords avec la musique. Mais oui, l’idée est de continuer de faire évoluer ce direct autour d’un élément visuel.

Vous avez dit à certaines occasions que la musique de cinéma vous avez influencé dans la manière de concevoir votre travail. Racontez-nous.

C’est d’abord et avant tout la musique que j’aime. Toute ma vie, j’ai passé mon temps à écouter beaucoup de musiques mais il est clair que mon style a été influencé par les musiques de cinéma. Pas seulement en raison des émotions qu’elle transmet mais aussi pour les sonorités qui ont intégré le concept hybride avec lequel je travaille aujourd’hui. Par exemple, Cliff Marrtínez [compositeur entre autre, de la bande sonore des trois derniers films de Nicholas Winding Refn] utilise beaucoup de types de percussions intéressantes et je pense que ma musique à été influencée par son travail. Mais pas seulement. Je suis ouvert à tout types de musique, le cinéma est très important, mais j’essaie de me nourrir de plusieurs choses.

Cette année Cinema Jove organise donc le cycle Beats and Frames sur a musique électronique dans lequel, aux côtés d’autres DJ, vous allez faire la présentation de quelques films qui seront ensuite accompagnés de session en direct. Comment l’avez-vous envisagé ?

Il y a beaucoup de films. Au final j’ai décidé de commenter et de présenter un film avec lequel je me suis identifié. De plus, seront projetés deux films le même jour avec des perspectives et des approches différentes, ce qui sera intéressant à comparer.