- Le festival projettera une adaptation cinématographique réalisée en 1974, du roman de Mario Benedetti « La tregua », nominée aux Oscars.
- L’exposition « El lado oscuro del corazón » où seront présentés plusieurs de ses poèmes viendra compléter cet hommage.
Cette année vient marquer le centenaire du poète, romancier, dramaturge, journaliste uruguayen Mario Benedetti dont l’œuvre littéraire fut l’objet de plusieurs représentations cinématographiques. Cinema Jove, programmé pour cette édition du 5 au 9 décembre, rend hommage à cette icône de la littérature Latino-Américaine.
« En plus d’être l’un des poètes les plus appréciés et reconnus chez les jeunes, on fête également les 20 ans de sa visite à la Nau (Université de Valence), où il offrit un récital qui attira tellement de monde qu’il fallut installer un écran géant sur la place du Patriarca » souligne le directeur du Festival International de Cinéma de Valence, Carlos Madrid.
Le poète de l’amour et de l’exil a aussi tissé des liens étroits avec l’Université d’Alicante, où il a été désigné en tant que Doctor Honoris Causa en 1977. Neuf années plus tard, Benedetti fit don de sa bibliothèque personnelle au Centre d’Etudes Littéraires Ibéro américaines qui porte son nom. (CeMaB)
Cinema Jove compte parmi sa programmation la version cinématographique de 1974 de son roman homonyme « La tregua » réalisée par Sergio Renán dont les protagonistes sont Héctor Alterio et Ana Maria Picchio. Cette courte fiction est considérée comme le premier « best seller » Uruguayen. Elle raconte l’histoire d’une relation complexe entre un veuf cinquantenaire et une femme ayant le même âge que sa fille. Ecrite sous forme de journal intime, l’œuvre a été traduite dans une trentaine de langues et a fait l’objet de nombreuses adaptations au cinéma, au théâtre, à la radio ainsi qu’à la télévision. L’adaptation qui s’est convertie en première production argentine nominée aux Oscars pour le meilleur film étranger sera donc proposée à Valence.
“Benedetti a inspiré beaucoup de cinéastes et particulièrement Eliseo Subiela qui va chercher ses vers tant dans la première partie d’« El lado oscuro del corazón » que dans la deuxième, tout en nommant son film « Despabílate amor » (1996), tel le poème homonyme de l’auteur. Mais son influence va plus loin, jusqu’au point de marquer le lyrisme de ses scénarios tel qu’on le retrouve dans « No te mueras sin decirme adónde vas » (1995). Précise Carlos Madrid.
L’hommage rendu par Cinema Jove est complété par la projection d’« El lado oscuro del corazón » (Eliseo Subiela, 1992). Dario Grandinetti interprète le protagoniste de ce film romantique articulé à partir de poèmes de Mario Benedetti, Oliverio Girondo, et Juan Gelmán. Mario Benedetti y fait son apparition donnant vie à un marin allemand qui récite, dans la langue de Goethe, le poème « Corazón Coraza » à une prostituée dans un cabaret.
Au sein de la distribution on retrouve Nacha Guevara qui fait partie des musiciens ayant chanté les vers du prolifique membre de la fameuse Génération 45, à l’origine de plus de 80 œuvres abordant tous les genres : le roman, l’essai, le conte, le théâtre, la critique, la poésie et le journalisme. Le romancier fut fondamental pour plusieurs générations qu’il a marquées par sa manière d’aborder des thèmes simples mais transcendants avec sensibilité.