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Cinema Jove programme un cycle dédié à l’étape juvénile de Brian de Palma
  • La rétrospective inclue des titres tels que “Carrie” ou “Pulsions” et prend la relève de David Lynch qui était mis à l’honneur dans le même cycle lors de la précédente édition
  • Le cycle sera d’autant plus intéressant qu’il donne à voir des acteurs comme Robert de Niro, Sissy Spacek ou encore Margaret Kidder à leurs débuts

Contempler un Robert de Niro quasi-imberbe dans un métrage indépendant tourné en 1968, ‘Greetings’ n’est qu’un petit aperçu savoureux de la section “Le jeune Brian de Palma” qui est au programme de la 33e édition de Cinema Jove. Cette rétrospective aborde les productions du cinéastes nord-américain jusqu’à ses 40 ans, bien avant de tourner ‘Les incorruptibles’ ou ‘Mission impossible’.

Le cycle comprend un film inédit, les premiers succès du réalisateur vers le public et les critiques:  Conjointement ils permettent d’apprécier son évolution depuis le cinéma expérimental de la fin des années 60 jusqu’à l’hybridation entre suspens, érotisme et cinéma d’horreur qui l’a caractérisé dans les années 70. Brian de Palma succède à David Lynch dans cette section de Cinema Jove dans laquelle, chaque année, est mis en lumière la jeunesse d’un cinéaste qui a été par la suite consacré.

‘Carrie’ ou ‘Pulsions’ sont parmi les titres les plus connus de ce cycle qui compte huit films, tous projetés au Centre Culturel del Carme, avec un final singulier: le documentaire ‘De Palma’, tourné sur dix ans et dans lequel le réalisateur se livre à une analyse sur ses six décennies de carrière.

Film inédit et musique culte

Les débuts de Brian de Palma nous plongent dans le domaine du cinéma expérimental qui peut parfois se montrer risquer. Dans le cas de ‘Greetings’ ( 1968), où nous pouvons voir la seconde apparition du très jeune (et donc inconnu) Robert de Niro dans le trio de tête de ce métrage clairement indépendant. C’est aussi le cas de ‘Meurtre à la mode’ (1968) film inédit qui constitue une authentique OVNI du 7e art et montre les langages narratifs empruntés par le réalisateur à ses débuts, très loin du cinéma de genre classique qu’il adoptera plus tard.

Autre curiosité du cycle, les mythes du fantôme de l’opéra et de Faust revisités par Brian de Palma en 1974 à travers son ‘Phantom of the Paradise’, une sorte d’opéra rock satirique qui rentre dans l’univers du kitsch et qui est, pour beaucoup, apparenté avec la comédie musicale probablement la plus connue de l’histoire, ‘The Rocky Horror Show’.

A ce moment-là Brian de Palma s’était déjà fait repérer grâce à son long-métrage précédent ‘Sisters’ (1973), clairement inspiré par le maestro Hitchcock, dont nous pourrons également profiter lors de 33e édition de Cinema Jove. Ce film a marqué le premier succès tant critique que public mais aussi pour l’actrice principale, la canadienne Margot Kidder récemment décédée, qui était connue du grand public pour avoir incarné Lois Lane dans la fameuse saga Superman des années 80. Le titre suivant du réalisateur, dans la même lignée «thriller», a été ‘Obsession’ (1976) qui a notamment obtenue une nomination aux Oscars, comme un présage de sa consécration immédiate.

Le succès incommensurable de Carrie au bal du diale

Avançant dans la décennie 70, Brian de Palma adapte au cinéma pour la première fois de l’histoire, une nouvelle de Stephen King, ce qui suppose l’entrée définitive du réalisateur dans le cinéma d’épouvante, genre qui était jusqu’alors en marge. Le résultat, ‘Carrie’ (1978), a été un véritable tremplin international, un succès au box-office et encore une fois une catapulte pour son actrice principale, la très jeune Sissy Spacek. À partir de là, la carrière de Brian de Palma qui n’avait alors que 36 ans, prend une tournure tout autre de par sa reconnaissance entérinée par le milieu cinématographique.

Par ailleurs, font partie de ce cycle des titres postérieures comme ‘Furie’ (1978) joué par Kirk Douglas et John Cassavetes, ou encore un autre long-métrage plus connu dans la trajectoire du réalisateur états-uniens, l’inquiétant et sensuel Pulsions ‘Dressed to Kill’ (1980), un « thriller »qui fait revenir la filmographie de de Palma vers un genre plus hitchcokien et qui comprend la mémorable interprétation de Michael Caine dans le rôle de l’ambigu docteur Robert Eliott.