• Le graphiste s’est inspiré des écritures traditionnelles autrement dit « sign painting » et des « tags » issus de l’art urbain que l’on retrouve dans les villes.
• Les lettres deviennent l’objet principal de l’affiche réalisée avec un design en blanc, orange et bleu marine.

Cinema Jove a dévoilé hier soir l’affiche de sa 36ème édition lors d’une présentation célébrée dans la sala 7 du Théâtre Rialto. L’image du festival international de cinéma de Valencia, organisé par l’Institut Valencien de la Culture, a été conçue par le spécialiste en calligraphie et en « lettering » Joan Quirós (Valencia, 1982), qui a travaillé sur un design à fort impact visuel « car les lettres parlent d’elles-mêmes et n’ont pas besoin des habituels soutiens photographiques et illustratifs »

Il en résulte une affiche inspirée des écritures urbaines traditionnelles, autrement dit le « sign painting » habituellement réalisé à la main. L’iconographie des années cinquante prend une part importante dans le travail de Quirós, qui pour cette occasion s’est beaucoup servi de ce type de graphisme en combinant le « lettering » à des symboles géométriques faisant penser aux motels et aux cafeterias d’autoroute des Etats-Unis. Ce clin d’œil « vintage » se fond, dans l’affiche, avec l’art urbain, puisque les lettres ressemblent à des « tags » que l’on peut très bien retrouver dans les rues.

Ce qui prime dans l’affiche, c’est aussi la combinaison chromatique du blanc, de l’orange et du bleu marine, ce qui permet aux lettres de ressortir et de gagner en lisibilité. « Quand je travaille, je ne me focalise pas seulement sur l’esthétique, mais aussi sur le côté pratique. Je cherche des couleurs frappantes qui facilitent la lecture. » Relève Quirós.

Les lettres deviennent les protagonistes d’une affiche qui mise sur la répétition pour « créer un jeu visuel, apporter du dynamisme et provoquer une impression d’animation ». Avec ce recours, le graphiste valencien a souhaité représenter les écritures en néon de Broadway.

Les affiches de Saul Bass, responsable d’image de certains classiques d’Hitchcock comme « Vertigo », « La mort aux trousses » et « Psychose » n’ont pas inspiré directement Quirós, « mais si, dans la composition et dans l’importance donnée à la typographie et à l’écriture ».

L’écriture des accréditations du cinéma classique noir sont aussi une référence. Cela justifie l’usage du papier kraft qui vient apporter du grain en arrière plan de l’affiche. « C’est une matière avec beaucoup de particules, générant un bruit visuel similaire à ce genre de film. L’intention était de créer cette analogie, comme un clin d’œil aux granules ou aux poils qui se collent sur le projecteur. »

Joan Quirós est un professionnel indépendant qui, tout au long de son parcours, a aidé des marques, des institutions et des entreprises d’envergure internationale à améliorer leur communication grâce au « lettering ». Le graphiste valencien a travaillé dans le domaine de la publicité, du design éditorial, du design de packaging et l’identité corporative, mais aussi dans l’exécution de travaux exclusifs et personnalisés.

Parmi les marques les plus remarquables avec lesquelles il a collaboré, on relève Harper Collins New York, Austral Editorial / Planeta, El País, Cornelia James, Amstel, Thorntons, BBVA, Santillana et Samsung.