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CINEMA JOVE DEDICA UN CICLO AL JOVEN DAVID CRONENBERG

Cinema Jove donne la bienvenue au roi du cinéma incommodant, de la modélisation du corps et du sexe étrange. Cette année un cycle sera dédié aux premiers films du réalisateur David Cronenberg (Toronto, Canada, 1943), c’est-à-dire,  les films qu’il a réalisé avant ses 40 ans avec des productions avec qui le réalisateur culte aurait pu concourir pour la Section Officielle. Toutes les projections se tiendront à l’Octubre CCC (12 Rue de San Fernando).

« Cronenberg n’est pas seulement un des réalisateurs avec lequel le cinéma contemporain est le mieux compris, c’est également un réalisateur qui a su rassembler des publics de genre différents ( horreur, drame psycologique, gore, science-fiction). Revisiter ses débuts dans le cinéma ne déçoit pas : l’ incrusion dans tout les genres qu’il aborde témoigne son talent, son souci du détail ainsi que son habilité pour surprendre, choquer, à étonner et à envelopper le spectateur dans un monde de cauchemards, sans compter qu’il y parvient avec une cohérence interne et une grande éloquence narrative » a déclarer le directeur de Cinema Jove, Carlos Madrid.

Le cycle réunit les films « Shivers »(1976), « Rage »(1977), « Fast Company »(1979), « Chromosome 3 », « Scanners »(1981), « Videodrome »(1983) et « The dead zone » (1983). Les premiers films du réalisateur mettaient également en scène les jeunes James Woods, Christopher Walken et Martin Sheen. L’ensemble s’inscrit dans le cadre de la construction d’un monde fantastique par le scénariste et réalisateur canadien, qui a évolué au fil des ans vers les thrillers à suspense et les drames psychologiques.

L’imagination de Croneneberg laisse entrevoir le traumatisme qu’a été pour lui la maladie dégenérative de son père ainsi que son intérêt pour les études de médecines, pour ceux qui se sont incrits à la faculté. C’est pourquoi, dans ses projets, il pousse les peurs humaines de l’infection et de la transformation corporelle à leur paroxysme. La dégradation du corps et de l’esprit sont des fixations dans l’une des principales références de ce que l’on appelle le « body horror ».

L’exploitation de l’horreur

Ses premiers longs métrages se rattachent aux films d’exploitation typiques des années soixante-dix et quatre-vingt, avec un penchant pour le vulgaire, mais où le succès commercial prime sur la qualité. Dans le cas du Canadien, le désir de transgression est présent, mais avec une empreinte personnelle qui le distingue des autres produits de cette catégorie cinématographique. Ce qui, chez d’autres réalisateurs, est du cinéma de série B, chez lui, les cauchemars sont élevés au rang d’art.

Ainsi, son premier film, « Shivers » est une revisite personelle des films de zombies, alors que « Rabia », suppose son incrusion dans le genre des vampires. Son premier film a reçu le Prix du Meilleur Réalisateur au Festival de Sitges et met en scène son premier savant fou, une caratéristique habituelle de sa carrière. Le second est interprété par la star du porno Marilyn Chambers.

Son deuxième film « Fast Company » est une rareté qui reflète la passion du réalisateur pour la vitesse et les courses de voitures et précède le fétichisme de la machine qui explosera dans toute sa complexité et sa concupiscence dans « Crash » (1996).

L’éclision de la nouvelle chair

« Chromosome 3 » marque le début de la soit-disant nouvelle chair, une expression qui fait référene à la fusion des tissus humains avec la technologie. A partir de ce moment, Cronenberg a continué, voire même amplifié, ses expérencies de modification du corps par l’électronique. Le film marque également sa première collaboration avec son compositeur en chef, Howard Shore, qui a depuis signé toutes ses bandes originales sauf une.

Les têtes qui explosent dans son film suivant, « Scamners », sont des images emblématiques du cinéma d’horreur contemporain. Ses protagonistes sont une minorité d’êtres humains dotés de pouvoirs surnaturels, dont la télépathie et la télékinésie.

Videodrome » a été considéré par Andy Warhol comme l’Orange mécanique des années 1980. Le film est une critique des médias de masse qui résonne de manière visionnaire avec l’afflux actuel de nouvelles technologies. Pour les amateurs de musique pop, notez la présence de la chanteuse de Blondie, Debbie Harry, dans la distribution.

Ce projet a tellement épuisé le réalisateur que le dernier film à compléter cet assortiment de films d’horreur est une œuvre de commande : l’adaptation du roman éponyme de Stephen King, « The Dead Zone », dans lequel le protagoniste manifeste également des pouvoirs extrasensoriels.

De nos jours, David Cronenberg est un des réalisateurs les plus respectés, avec une influence qui touche aussi bien le septième art que la philosofie, l’art contemporain, la technologie ou encore les sciences sociales.