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Webseries
Sélection Officielle Web Séries – Cinema Jove 2020
17.11.2020

• Les web-séries de Cinema Jove ouvrent le débat sur l’homosexualité, l’immigration, l’intelligence artificielle, et les séquelles d’une maladie mentale
• La sélection officielle se compose de 14 séries du Luxembourg, des Pays-Bas, du Canada, du Danemark, de Suisse, d’Australie, de Russie, du Brésil, d’Argentine, et d’Espagne
• Une sélection de propositions valenciennes, tournées pendant le confinement, sera proposée hors-concours

Cinema Jove se plonge dans l’actualité sociale à travers les thèmes abordés dans la section web-série en compétition. Lors de cette édition, programmée les 5 et 6 décembre dans la « Sala 7 » du bâtiment Rialto, les 14 projets sélectionnés vont concourir au sein de la Sélection Officielle, pour atteindre la Lune de Valence de la meilleure série, et le Prix du Public.
La variété des propositions réside dans leur provenance et dans le genre auquel elles se rattachent. Les différents projets viennent du Luxembourg, des Pays-Bas, du Canada, du Danemark, de Suisse, d’Australie, de Russie, du Brésil, d’Argentine, et d’Espagne. Les spectateurs pourront choisir entre le drame, le « thriller » policier, la comédie, le documentaire et la science –fiction.
« Mais en général, dans ce contexte agité de 2020, les intrigues se détachent par l’attention que prêtent les créateurs à l’actualité. Cela met une fois de plus en évidence le pouvoir de la fiction pour créer des débats et pour observer la façon dont sont gérés des événements globaux à travers le prisme de chacune de leurs nuances et particularités. » Relève le responsable de la Programmation de Cinema Jove 2020, Carlos Madrid.
Cette édition met l’accent sur la volonté des créateurs d’aborder des thèmes sociaux comme la situation des migrants hispaniques au Canada, le quotidien du collectif LGTBIQ+ au Danemark mais encore les séquelles d’une maladie mentale. Ainsi, la web-série canadienne « Exiliados » relate les expériences des immigrants hispaniques à Montréal et aborde des thèmes comme l’homosexualité, la guerre, et l’abus sexuel.  « Ondt I Røven”, pour sa part, est la première série danoise qui s’intéresse au collectif « Queer » de Copenhague. Basée sur la vie même de ses créateurs, il s’agit d’un éloge au collectif constituant le thème principal du film. Enfin, la série documentaire « The Common Thread » est constituée de milliers d’histoires de jeunes australiens atteints de différents types de maladies mentales, qu’elles soient sévères comme la schizophrénie, ou paraissant moins graves, mais plus répandues et angoissantes, comme l’anxiété.
La web-série suisse, « Section, Marche ! », est aussi un documentaire. Le tournage s’est déroulé pendant cinq mois dans une école de recrutement d’infanterie. Les réalisateurs ont pu rencontrer un groupe de soldats et leurs officiers. Ce projet a permis de découvrir comment ces jeunes, parmi lesquels, une femme, survivent à l’ordre et à la discipline affrontant leurs peurs et leurs propres limites.
Bien que dans le domaine de la science-fiction, la web-série « Alisa » ouvre un autre débat, celui de l’usage de l’intelligence artificielle, elle pose la question de savoir si cette dernière peut être plus humaine que l’humain lui-même et, si tel est le cas, cela serait-il une bonne chose pour l’humanité ? La web-série a participé à la dernière édition du prestigieux festival d’Austin South by Southwest.
De même, toujours dans le registre de science-fiction, Cinema Jove propose la première diffusion de « Otherside », web-série brésilienne dans laquelle chaque épisode narre une histoire différente, avec une équipe créative distincte sur une durée de 2 ou 3 minutes. Cette anthologie fantastique a été tournée au cœur des montagnes de Rio de Janeiro et a su s’aventurer dans un réel univers de science-fiction où se rejoignent des navettes spatiales, des prédateurs sanguinaires, et des astronautes.
« Over and Out » est également un projet sur le genre garantissant le fou rire : les défis de la paternité dans un monde apocalyptique, où l’on passe la majeure partie de son temps à tuer des zombies. Le tournage de la série s’est déroulé en cinq jours, et les protagonistes forment un couple réel aux côtés de leurs enfants, réels aussi. Seuls les morts-vivants sortent de l’ordinaire. Ce divertissement australien a atteint un certain succès lors du Short Form Section à Canneseries 2019.
La web-série romantique “Carta a mi ex” est une autre proposition de Cinema Jove. Elle relate à travers le prisme d’une sensibilité poétique, 8 histoires d’amour par le biais de lettres composées d’images et de sons. L’ensemble forme une radiographie de l’amour dans une ère où la solitude règne.
L’hilarante web-série « Pantoufles » est une œuvre de la productrice suisse de la série « BIP », primée Lune de Valence de la meilleure  web-série  lors de la dernière édition de Cinema Jove. Les personnages principaux de cette nouvelle proposition sont deux amis obsédés par les chaussures de sport et qui tentent d’obtenir la paire de leur rêve lors d’un braquage.
La web-série australienne « Shakespeare Republic #allthewebsastage (The Lockdwon Chronicles) » oscille entre le drame et la comédie. La production se base sur la web-série multi primée « Shakespeare Republic » qui se déroule en deux saisons, entre 2015 et 2017 et qui s’articule autour des textes du poète anglais. La créatrice australienne a décidé de réécrire la série en s’inspirant du contexte pandémique. Il en résulte un éventail d’expériences vécues pendant cette période d’isolement. Le tournage a eu lieu à Londres, Glasgow, Melbourne, New York, Los Angeles, et les 24 acteurs se servent de personnages et de textes classiques comme « Macbeth », « Como gustéis », « Enrique IV », « Hamlet », « Ricardo III » y « El sueño de una noche de verano » pour réfléchir sur les tourments d’une pandémie, les problèmes mentaux, la mort d’un être cher, les excès de nourriture et les rendez-vous via Zoom. Chaque acteur s’est enregistré dans sa maison sous la supervision de la réalisatrice.
La touche humoristique espagnole est apportée par Clara Cortés, dont la web-série est éponyme. La protagoniste est une actrice au chômage dont l’expérience qui la rapproche le plus de la scène fut son poste à la Cafeteria du Théâtre Pavón de Madrid. Fraîche, divertissante, et parodique.
Mais, s’il y a bien eu un succès espagnol cette année, il s’agit de « Luimelia ». Le « Spinoff » du feuilleton de l’Antena 3 (Chaîne de télévision espagnole) « Amar es para siempre » qui a révolutionné Internet en transposant dans le présent les personnages de Luisita et Amelia. Atresmedia a eu l’idée de dédier une fiction à ce couple en combinant de nouveaux formats à une stratégie multi médiatique afin d’aborder la visibilité et la représentation des femmes lesbiennes.
Enfin, aussi bien le suspens présent dans la web-série luxembourgeoise « W » que celui présent dans l’hollandaise « Swipe » gardera les spectateurs de la « Sala 7 » sous tension. Dans la première, la police trouve une fille dans les bois qui ne se souvient ni de son prénom, ni de là d’où elle vient, cependant, elle sait tout, une véritable Wikipédia ambulante. La seconde surprend par la façon dont les différents récits éclatés sont présentés à travers les réseaux sociaux. Elle se compose de sept histoires connectées entre elles et racontées par le biais des smartphones. Les protagonistes, de la vingtaine, ne se rendent pas compte des conséquences de l’usage de leur téléphone. La série est un « Spinoff » du court-métrage « #tagged » qui s’est hissé en haut de l’échelle grâce au Webby Award, le Grand Prix du New Media Film Festival de Los Angeles.
« Nous pourrons aussi compter sur une sélection de web-séries valenciennes tournées pendant le confinement, qui seront proposées hors-concours. Nous avons considéré qu’en ces temps compliqués, il serait pertinent de montrer la capacité des créateurs de l’audiovisuel à sortir de la crise, nombre d’entre eux l’ayant fait à travers le format de la web-série », souligne la programmatrice de la section, Maria Albiñana.
Aussi bien « Diari de cuarentena » que « Cancelled » ont été nominées aux III Prix de l’Audiovisuel Valencien dans les catégories respectives de la meilleure série documentaire et la meilleure série.
La web-série « Diari de cuarentena », est un docu-reality quotidien dans lequel l’humoriste Eugeni Alemany tente de rendre agréable l’enfermement en utilisant les réseaux sociaux, la comédie dramatique apocalyptique « Extra Life » pour laquelle, Manu Valls a pu compter sur un casting d’exception avec des figures illustres du théâtre valencien comme Pilar Martinez, Juan Carlos Garés, y Leo de Bari, « El amor en tiempos de Corona », dans laquelle Sergio Villanueva se demande si l’amour est un autre type de virus ou le remède à celui qui nous afflige, et enfin, « Cancelled », une auto – fiction de l’australien Luke Eve sur l’annulation de son propre mariage et le confinement vécu avec sa promise et sa mère, arrivée du bout du monde pour s’immiscer dans leur relation.