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Webseries
Post apocalypse, "cross-dressing", "mockumentary et "e-gaming" dans la sélection officielle de web séries de Cinema Jove
21.05.2021
  • Dans cette édition, huit productions venant d’Hollande, d’Espagne, du Canada, d’Australie et d’Argentine seront en compétition
  • Les créatrices du podcast le plus écouté d’Espagne « Estirando el chicle » se rendront à Valence pour présenter leur série « Válidas »
  • Les journées seront complétées par des tables rondes animées par des professionnels internationaux

Cinema Jove fait le pari sur une nouvelle édition dédiée aux web séries dans une sélection officielle en compétition qui démontre la capacité de ce format à se renouveler. Le Festival International de Cinéma de Valencia, organisé par l’Institut Valencien de la Culture, a sélectionné huit productions d’Hollande, d’Espagne, du Canada, d’Australie et d’Argentine ayant été capables de maintenir le cap malgré les coûts supplémentaires imposés par les protocoles anti-Covid sur les tournages.

« Contrairement à la dernière édition, célébrée en décembre, où l’on a pu apprécier des contenus avec pour thème commun la pandémie, cette année, les web séries sélectionnées proposent un regard vers le futur, avec un désir de retourner à la normal » relève la responsable de la section, María Albiñana.

Le programme sera concentré sur les journées du 19 et 20 juin dans la Sala 7 de l’Edificio Rialto, proposant un assortiment de thèmes variés et pour tous les âges, allant d’une série d’animation pour enfant sur la vie d’une fille réfugiée jusqu’au drame romantique juvénile dans un tournoi de jeux vidéos en passant par un film d’action post apocalyptique après une vague de chaleur, et une comédie sur des personnes du troisième âge qui s’habillent avec des vêtements du genre opposé.
La web série hollandaise « Hitte » a été tournée à Amsterdam pendant la pandémie et met en place un monde apocalyptique comme conséquence d’une vague de chaleur. Dans cet angoissant thriller sur le changement climatique, le spectateur suit plusieurs personnages dans un quartier résidentiel d’une ville dévastée par des températures extrêmes. Tout au long de ces 12 épisodes, les protagonistes luttent pour leur vie, en même temps qu’ils redécouvrent la valeur de l’humanité en temps de désespoir. Créée, écrite et réalisée par Martijn Winkler, « qui tire profit de la dynamique « choisi ta propre aventure », tant appréciée par l’audience » avance Albiñana.
La série canadienne « Dounia« , est en revanche moins enracinée dans notre présent. Cette série d’animation sur une fille réfugiée met en scène la vie quotidienne des mineurs exilés alors qu’ils tentent de s’intégrer dans une nouvelle culture. La créatrice d’origine syrienne Marya Zarif traite les thèmes de l’éloignement, de la résilience et la cohabitation dans une série qui s’est convertie en roman graphique. Dounia vient de loin et apporte avec elle tout un univers.
La comédie « The Communist’s Daugther » nous vient elle aussi du Canada. Elle se contextualise dans les années 80, sous l’influence de la Doctrine Raegan, la fille de deux communistes provenant d’un mariage heureux lutte pour s’intégrer dans son lycée et pour défendre les croyances obsolètes de sa famille. La série a le soutien de la radiotélévision publique canadienne, CBC et est légèrement inspirée de l’enfance de sa créatrice, Leah Cameron.
L’Australienne « Love, Guns & Level Ups » a pour personnages principaux deux adolescentes, au croisement entre l’univers réel et virtuel. Cette comédie romantique d’action sur les jeux vidéos et les rendez-vous modernes est protagonisée par une « cosplayer » internationale et un programmeur de jeux vidéos introverti qui se connectent en ligne et découvrent les défis d’une relation présentielle.
Tout autant destinée à un public jeune, « Uno de esos días » (Argentine) symbolise avec humour la recherche de l’identité, l’absurdité de la vie quotidienne et la persévérance malgré tout. Elle se base sur l’odyssée d’un jour dans la vie d’une jeune fille qui, sur le chemin d’une fête, doit affronter tous types d’obstacles. En commençant par le début inopportun de ses règles, le personnage vit un jour de fureur alors qu’elle marche vêtue d’une robe blanche dans Buenos Aires. Produite lointainement depuis New York, la série se détache pour sa réalisation en format verticale.
« La verticalité est un concept auquel le spectateur n’est que très habitué, et qui , s’il est mal exécuté, peut provoquer rapidement du désintérêt. Cependant, cette proposition se détache pour avoir atteint une grande versatilité et du dynamisme. » Valorise la responsable de la section.
L’Argentine apporte une seconde production à Cinema Jove « Cross » sur un groupe d’homme retraités qui pratiquent le « crossdressing », c’est à dire, qui aime s’habiller en femme. Son personnage principal dirige un groupe d’hommes qui se réunit pour explorer leur part de féminité en cachette.

Rencontre avec le public et tables rondes

Le programme est complété par deux séries espagnoles ‘Válidas’ et ‘Backstage’. La première est protagonisée par les auteurs du podcast le plus écouté d’Espagne ‘Estirando el chicle’. Carolina Iglesias et Victoria Martín (Percebes et Grelos) et son créateur Nacho P. Pardo qui viendront à Valencia pour participer à une rencontre avec le public afin de nous plonger dans la trame de leur production, qui avec un humour hilarant explore les difficultés d’être drôle dans notre pays.
Le réalisateur de « Backstage », l’uruguayen Gastón Armagno, et son équipe participeront à un débat avec le public après le passage de ce faux documentaire sur un tournage raté d’un film de série B, mis en place dans un univers qui rappelle la direction artistique aux tons pastel de Wes Anderson.
Ces journées incluent deux tables rondes pour les professionnels et le public. Le fondateur de la production de demande spécialisée NEWBE, Jeroen Koopman expliquera sa transition depuis les web séries vers des productions de séries plus longues, ainsi que l’expérience de la productrice, qui travaille en grande partie pour le marché international de plateforme de vidéo à la demande (SVOD) comme Netflix et HBO, en coproductions internationales comme le « reboot » de la série australienne « Heartbreak High ».
Enfin, la directrice de la section de série de la Berlinale, Julia Fidel, abordera des thèmes propres à la production, comme l’importance d’une bonne stratégie de communication pour lancer une série sur le marché, l’influence des « streamers », le manque de diversité dans les séries, les genres les plus populaires ou la recherche de contenus moins globaux et plus spécifiques .