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Beats & Frames: un cycle dédié à la musique électronique sur grand écran
  • Le Centre Culturel del Carme recevra la projection de 20 films – dont les métrages français « Eden » (Mia Hansen-Løve, 2014) et « Daft Punk Unchained » (Hervé Martin-Delpierre, 2015) ainsi que des DJ sets entre le 22 et le 29 Juin
  • Le cycle viendra documenter le phénomène des « raves », les scènes musicales de Manchester, Los Angeles, La Ruta et des plus grands festivals du monde

Cinema Jove, le Festival International de Cinéma de Valencia (Espagne), aspire à être un reflet des préoccupations et des habitudes de la jeunesse à travers ses sections parallèles. À cette occasion, le festival organisé par l’Institut Valencien de la Culture a programmé une sélection basée sur la musique électronique sous le nom de Beats & Frames ; l’année précédente, avait mis en lumière l’art urbain d’un côté et les 30 ans d’Erasmus de l’autre.

« Les cycles qui accompagnent les sections officielles de la compétition doivent coller aux changements culturels, aux relations, aux habitudes et aux caractéristiques qui identifient la jeunesse d’aujourd’hui », a ainsi expliqué le directeur de Cinema Jove Carlos Madrid.

Tout au long du festival, programmé entre le 22 et le 29 Juin, ce sont 20 films qui seront projetés en Salle Goerlich du Centre Culturel del Carme, aussi bien court que longs métrages, afin de rendre compte de manière la plus complète possible du panel de styles au sein de la musique électronique.

Le cycle vient ainsi :

  • se pencher sur le travail des pionniers de ce genre
  • questionner sur les droits d’auteurs et le télechargement illégal
  • analyser le style de vie des « clubbers »
  • et revient sur l’histoire des scènes alternatives qui émergèrent à Manchester, Paris, Détroit et Berlin.

Les projections seront accompagnées par des DJ de la scène valenciana qui feront monter les « faders » en même temps que défilera le générique de fin.

Parmi les responsables des platines seront présents le Guatémaltèque Meneo, un des premiers à mixer les ondes électroniques avec les musiques traditionnelles d’Amérique Latine, les valencianos D_Journalist y Affkt, lauréats des prix de la meilleure production et du meilleur album lors des Prix Nationaux de Musique Électronique 2017.

Beats & Frames se réserve deux films pour venir questionner le public sur les problèmes quotidiens des musiciens et des DJs : « RiP! A remix manifesto » (Brett Gaylor, 2008) aborde les droits d’auteurs à l’ère de l’information et le faux-documentaire « La leyenda du DJ Frankie Wilde » (Michael Dowse, 2008) explique la chute libre d’un DJ atteint de surdité.

De club en club

Le cycle montrera les habitudes des aficionados de boîtes de nuit avec des films tels que la comédie britannique « Human Traffic » (Justin Kerrigan, 1999) qui relate un week-end de fête de jeunes Gallois se maintenant éveillés pour aller de club en club ; le film polonais « All These Sleepless Nights » (Michael Marczak, 2016) récompensé au Sundance Film Festival et « We Are Your Friends » (Max Joseph, 2015) avec Zac Effron se produisant dans le monde de l’EDM (Electro Dance Music) de Los Angeles.

Sur le plan des documentaires, il y aura des métrages dédiés aux pionniers du genre. « Moog » (Hans Fjellestad, 2004) rend compte de la vie de Robert Moog, ingénieur qui est passé du côté de l’Histoire en 1964 de par sa paternité du synthétiseur. « A Life in Waves » retrace la vie et l’oeuvre de la compositrice Suzanne Ciani. La sélection vient ainsi offrir un point de vue féminin sur le milieu de la musique électronique, un monde souvent encore assez fermé pour les femmes.

Un autre documentaire programmé est « Under The Electric Sky » (Dan Cutforth y Jane Lipsitz, 2014) où les secrets du succès du Electric Daisy Carnival Laso Vegas, où se réunissent dans le désert du Nevada à chaque édition près de 345 000 personnes venues du monde entier, sont révélés. Parmi les DJ associés à ce festival qui apparaissent dans le métrage, le regretté Avicii.

Trois films cultes

Musiciens, DJs et producteurs seront au rendez-vous pour la projection de trois films incontournables, « Daft Punk Unchained » (Hervé Martin-Delpierre,2015), « Eden » (Mia Hansen-Løve, 2015) à propos de la scène ‘house’ parisienne des années 90 et début 2000 et « 24 Hours Party People » (Michael Winterbottom, 2002) qui revient sur la danse et la musique à Manchester depuis les fin des années 70 jusqu’aux 90 à travers l’un de ses principaux protagonistes, Tony Wilson.

La programmation s’arrête également sur d’autres points chauds du monde électronique que sont Détroit, creuset de la ‘techno’, abordé par « High Tech Soul » (Gary Bredow, 2006) et « If I Think of Germany at Night » sur la naissance de l’électro allemand avec les interventions de vétérans de cette scène comme Ricardo Villalobos, Sonja Moonear, Ata Macias, Roman Flügel y Move D.

Le pays germanique est une référence pour traiter d’exemples d’hybridation entre cinéma et électro. Ainsi « Run Lola, Run » (Tomo Tykwer, 1998), programmé aux côtés du documentaire de Pedro Jiménez pour Canal+ « El sonido de la velocidad » où sont explorés les connexions entre langage cinématographique et la philosophie vitale et narrative de ce genre musical.

Fenêtre avec vue sur la scène locale

Nous ne pouvions pas concevoir un cycle sur la musique électronique à Valencia sans aborder La Ruta. Le phénomène musical et social venant de Valencia est rencontré par le documentaire « 72 horas… y Valencia fue la ciudad » (Óscar Munt, 2008), où est narré le moment d’agitation culturelle et d’avant-garde musicale des années 80 poursuivie dans les 90 par la Ruta del Bakalao.

Sa projection sera complétée par le court-documentaire « Héroes, no hacen falta para volar » (Ángel Loza, 2008) concernant un des DJ valencien des années 90, Pascal Kleiman. Dans ce film, lauréat du Goya 2009 du meilleur Court-documentaire, est décrite l’histoire de ce mixeur français né sans bras.

Venant clôturer cette série, le documentaire « Europa en 8 bits » (Javier Polo, 2015) vient explorer l’univers de musique ‘chip’, un courant musical où les artistes recyclent les vieilles consoles de jeu vidéos et autres ordinateurs, telles la GameBoy, la NES, la Atari JTS, Nitendo 64 ou encore la Amiga CD32.